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mardi 9 février 2021

Thème : FOI ET RAISON




 

                  La raison est impertinente à se prononcer en matière de foi, soutien en substance, la théorie fidéiste. Par contre, selon la théorie rationaliste, rien ne vaut qui ne soit rationnellement explicable. Or, la foi n’est pas du domaine du rationnel et du raisonnement. Est-ce à dire qu’elle est un non-sens ? Un tel primat tenu en outrance par l’une des théories est nécessairement en défaveur de l’autre. Cette relation dichotomique est d’une longue date et a fait l’objet de moult réflexions. Mais, dans l’examen de cette problématique combien d’actualité, nous envisagerons une conciliation ou une complémentarité de ces deux entités apparemment antagonistes mais réunies en l’homme.

 

I.        Clarification conceptuelle

               Le concept " foi " dérive du latin " fides " qui signifie foi, confiance, fidélité. Il est parfois défini comme la reconnaissance de la véracité ou de l’authenticité de quelque chose, en l’occurrence, Dieu. Le terme " fidéisme " dérive de cette définition. 

               Selon le dictionnaire Larousse, le concept "raison" veut dire cognition, intelligence, faculté de réfléchir ; de raisonner, de penser, de connaître ; d’où le terme "rationalisme". En somme, ces deux concepts ne sauraient se réduire à ces dénotations sus-citées ; mais c’est essentiellement celles-ci que nous jugeons nécessaires pour notre présente analyse. Par ailleurs, redécouvrons l’origine de la controverse entre foi et raison ; et surtout, la réalité de leur opposition farouche dans l’histoire. 

II.     Quelques rapports conflictuels entre foi et raison 

1.      Les thèses en faveur de la foi

               La relecture du passé nous laisse apercevoir une exclusion réciproque et recrudescente entre la foi et la raison à quelques moments de leur histoire. En effet, pour les religions révélées, l’émergence des sciences philosophiques constituait un grand danger. Avec la soif de la connaissance qui animait beaucoup, laquelle connaissance fut-elle quodlibétique, l’éternelle question de la philosophie, celle du pourquoi guettait les dogmes et les fondements des croyances religieuses. Alors, face au danger de la raison, les tenants de la foi s’engagèrent à préserver la foi de la raison, qualifiée de prostituée du diable, par Martin Luther.  Il la qualifia encore de fille publique qui se livre à toutes les thèses et à toutes les attitudes. Ainsi, pour endiguer la recherche philosophique en lui évitant de fourrer le nez partout, les religieux entreprirent des mesures plus ou moins draconiennes afin de reprendre vivement tout contrevenant. Évidemment, dans ce souci de protéger la foi, les religieux finiront par sombrer dans un zèle trop excessif, faisant ainsi place au fidéisme et au cléricalisme. Beaucoup de penseurs qui n’ont pas obtempéré à l’ordre intimé par l’Église d’alors, en ont eu pour leur compte : Giordano Bruno, l’abjuration de Galilée et ; dans le monde musulman, le cas de Averroès n’est pas en reste. Mais, cela dénote d’une mauvaise compréhension de la foi qui, malheureusement perdure de nos jours à travers les évènements djihadistes et la vogue des multiples idéologies à vocation religieuse. Oui, la raison ou la recherche philosophique semble dangereuse pour la foi. 

                 En sus, la philosophie était considérée comme une spéculation trompeuse qui égare plus d’un. En plus de détourner certains de la religion, elle amenait d’autres à oser admettre l’hypothèse selon laquelle Dieu n’existe pas. Une telle affirmation en son temps était une aberration et la sanction tombait "ipso facto". De ce fait, la philosophie a été placée sous tutelle de la théologie afin de surveiller ses pas vagabonds. Dans le meilleur des cas, elle était orientée en vue de comprendre la foi. Cette subordination de la philosophie à la théologie témoigne d’un rang secondaire accordé à la discipline philosophique.

                   Également, Blaise Pascal et Leibniz quoique réputés pour leur grande intelligence, s’illustrent comme des défenseurs de Dieu et de la foi au détriment de la raison. Au fait, ils soutiennent que même si l’homme est capable de repousser les bornes de l’ignorance, il demeure cependant incapable d’avoir une intelligibilité totale du réel. Il est vrai que l’homme tient sa dignité de la pensée, soutient Pascal, mais cette pensée devrait le conduire à Dieu ; car l’homme sans Dieu n’est que vacuité et vanité, une prédominance du paraître sur l’être. Alors la vie humaine sans Dieu est un chaos. Certes, la raison est une empreinte de Dieu en l’homme, mais elle garde le silence devant le mystère de la foi. Mais l’homme n’est-il que foi ? Qu’en est-il de la raison ? Quelle serait la situation du croyant sans raison ?  

2.      Les thèses en faveur de la raison

                 La raison déployée dans les sciences exactes a connu un grand succès tant et si bien que même de nos jours les découvertes et inventions tendent même à supprimer la peur de l’enfer. Au fait, l’intelligence humaine paraît plutôt pratique ; d’où le besoin de recentrer l’homme au cœur de tout. Homme, "connais-toi, toi-même et le monde t’appartiendra". Cette invite socratique impactera  Descartes qui s’engagera à mettre l’homme, la raison sur un piédestal. En effet, il est considéré comme le père du rationalisme, car avec lui s’affirme le primat de la raison comme la mesure infaillible de l’évidence, la voie par excellence de la connaissance indubitable, le principe assuré d’idées claires et distinctes, l’armure forgée contre les drames de passions, le symbole de l’âme connaissante et protégée des erreurs du corps. En cela, il fait un clin d’œil moqueur à la foi. Cette entreprise cartésienne se culmine dans son "cogito" qui situe Dieu à partir de l’homme. Il y a là une suprématie de la raison sur la foi. A sa suite, Baruch de Spinoza admettra la foi comme une voie possible du salut. Mais il affirme que sa vérité ne vaut que si elle correspond à celle de la raison. Pour lui, la philosophie est la voie royale pour parvenir à la félicité, au salut. Quant à la religion, elle n’est utile à qu’à ceux qui ne pratiquent pas la philosophie. En outre, en osant penser par soi-même avec Kant, on est arrivé à définir la vérité comme l’adéquation de la pensée avec la réalité ; et l’influence des innovations et les recherches semblent donner raison à la raison. Alors d’aucuns sont convaincus qu’il n’y a de vérité que ce qui est démontrable. 

                 Par ailleurs, après que la raison a fait ses preuves, les partisans de la raison ont adopté des postures qui tendent aussi à exalter la raison. C’est dans cette dynamique que des dérives ont été notées : Le rationalisme exacerbé. Ce temps est marqué d’abord par l’anticléricalisme et par l’avènement des Encyclopédies. En effet, Voltaire et Denis Diderot  sont des acteurs clés. Voltaire prône l’écrasement de l’infâme et le devoir de penser sans tutelle. Cette entreprise vise à détruire la foi et partant, la religion. Sa pensée influencera profondément la révolution française de 1789 qui débouchera à la loi sur la laïcité de 1905, en France. Tous ces évènements concoururent au schisme entre Église et État. Cette laïcité se déclinera par le temps en laïcisme. Par exemple, l’enseignant n’a pas à faire mention de sa foi aux enseignés ou encore l’idée selon laquelle il faut permettre aux enfants de choisir leur religion quand ils grandiront, au lieu de les baptiser à bas âge. Tout compte fait, nous retenons que la raison n’a pas manqué de se montrer digne d’être considérée. Mais dans son désir de suprématie elle a offensé les croyances religieuses. Au finish que pouvons-nous retenir de ce choc entre foi et raison ? Aristote dans sa logique classique affirme que là où il y a contradiction, il y a erreur. Cependant, Héraclite soutient que la contradiction est signe de vérité. Alors, de ce pas faisant, nous envisagerons une conciliation ou une complémentarité en affirmant avec Lao Tseu, qu’il y a un chemin vers l’unité au-delà du dualisme.

III.  Le modèle de conciliation et de complémentarité

                 La foi et la raison mises ensemble sont importantissimes pour la maturité et l’équilibre de l’homme. Car elles s’interpellent et s’éclairent mutuellement. C’est dans ce sens que la pensée de Saint Augustin trouve échos : « … même croire n’est rien d’autre que penser en donnant son assentiment […] si elle n’est pas pensée, la foi n’est rien ». Une fois de plus, la nécessité de la liaison entre foi et raison est établie et confirmée. La foi ne craint donc pas la raison, ni sa critique. Elle est nécessaire en ce qu’elle purifie les consciences des illusions cordiales. Par exemple elle met en garde tout croyant qui, comptant sur la miséricorde et la providence divine, pourrait tout attendre de son Dieu, tout en demeurant dans la fainéantise. D’où la nécessité de rendre compte de sa faculté de penser. Averroès disait que la foi peut avoir un contenu rationnel que les esprits doués sont appelés à découvrir. Cette affirmation soutient que la foi a besoin de la raison et vice-versa. D’ailleurs, saint Thomas d’Aquin définissait la foi comme un « habitus de l’esprit par lequel la vie éternelle commence en nous et fait adhérer l’intelligence à ce qu’on ne voit pas ». Alors, foi et raison sont intimement liées en dépit de leur distinction notionnelle.

                 Également, nous trouvons consignée la conception catholique du rapport harmonieux escompté entre la foi et la raison  dans quelques encycliques papales. Nous citons primo, l’encyclique " Aeterni Patris" de Léon XIII. Ce pontife, alors qu’il était évêque de Pérouse avait fondé dans son diocèse, une Académie de Saint Thomas d’Aquin afin de donner une autre image à la philosophie et dans le but de la faire contribuer à un renouveau intellectuel plus favorable au Christianisme. Cette encyclique enseigne que la philosophie est capable de « frayer et  d’aplanir  en quelque sorte le chemin qui mène à la foi véritable, en disposant convenablement l’esprit des disciples à accepter la révélation : C’est pourquoi les anciens l’appelèrent sagement, institution préparatoire à la foi chrétienne ». Dans l’Église catholique, de nos jours, il est demandé à tout candidat au sacerdoce, une formation philosophique. Cela, loin d’être une subordination quelconque encore de la philosophie à la théologie, est plutôt une reconnaissance de l’importance de la raison dans le processus de la recherche de la vérité. C’est là une grande mission confiée à la philosophie : « Il appartient enfin aux sciences philosophiques de protéger religieusement les vérités divinement révélées et de résister à l’audace de ceux qui l’attaquent. C’est là un beau titre d’honneur pour la philosophie d’être appelée le boulevard de la foi et encore comme le ferme rempart de la religion »(Aeterni Patris). Ainsi, cette encyclique planta le décor du rapport harmonieux escompté entre foi et raison. Alors, l’homme n’est ni raison, ni foi uniquement, il est un tout.

                 La deuxième encyclique qui marque l’union entre la foi et la raison est celle du pape Jean Paul II, publiée en 1998, sous le titre de "Fides et Ratio". Il emploie une image hautement métaphorique en écrivant : « la foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever à la contemplation de la vérité ». Cette image est si frappante et pleine de sens : l’exemple des deux ailes. Lorsqu’un oiseau en vient à perdre une, il est dans l’impossibilité de voler, de s’élever comme il le faut. Il en est analogiquement pareil pour la foi et la raison, les deux ailes de l’esprit humain. Il ajoute encore : « l’harmonie fondamentale de la connaissance philosophique et de la connaissance de la foi, est confirmée une fois encore : la foi demande que son objet soit compris avec l’aide de la raison ; et la raison au sommet de sa recherche, admet comme nécessaire ce qui représente la foi ». Sur ce, le pape accomplira un devoir d’humanité et un acte hautement laudatif. Il s’abaissera devant toute l’humanité pour d’abord reconnaître les exactions de l’Église catholique, durant toute son histoire, afin d’implorer le pardon de ses victimes, pour tant de tribulations et de manquements. Il est d’ailleurs philosophique et sage de reconnaître ses forces et ses limites pour un nouveau départ. D’où la nécessité de reconsidérer la foi et la raison afin d’accorder à chacune la place qui lui revient. 

 

                 Somme toute, nous rappelons que c’est la problématique de foi et raison, qui a guidé notre réflexion. Après les avoir clarifiées, nous n’avons pas manqué de souligner qu’elles ont eu effectivement des relations tendues dans leur histoire. Mais qu’à cela ne tienne, leurs aspects de conciliation et de complémentarité ont été mis davantage en relief par dans les encycliques « Aeterni Patris » de Léon XIII et « Fides et Ratio » de Jean-Paul II ; car ce qui les unit est plus noble que ce qui les sépare. Il revient maintenant à l’homme d’aujourd’hui de prendre acte afin d’éviter les erreurs du passé et de préparer un avenir à l’homme dans la conciliation toujours salvatrice entre foi et raison, car il est aussi déraisonnable de choisir de se départir de la raison que de s’appuyer sur elle seule, nous suggère Blaise Pascal. L’homme forme un tout et toutes les entités vraisemblablement antagonistes se concilient en lui.

 

SORGHO Emile

Philo II

samedi 9 janvier 2021

La vie a toujours un sens

 

Introduction

La question de savoir si la vie a un sens n’est pas une préoccupation. L’essentiel, c’est de donner un sens à la vie, à sa vie. Pour les croyants, la vie est une profonde aspiration vers Dieu. Pour le non-croyant, la vie pourrait être un but que nous souhaitons atteindre durant notre existence. En réalité, la majorité des gens d’aujourd’hui sont pris dans des choses qui ne changent rien à leur vie. Par exemple il s’agit soit de gagner plus d’argent, soit de conquérir le pouvoir et régner sur d’autres. Mais qu’est-ce que la vie ? Comment concevoir la vie dans la réalité humaine ? Toute vie n’est-elle pas une finalité visée ? Le problème sous-jacent à ces questions se rapporte au caractère mystérieux de la vie. Après avoir tenté de définir la vie, cette contribution montrera que la vie est une expérience humaine fondamentale, et que cette expérience a une finalité.

 

1.      Définition conceptuelle

De par son étymologie, le concept « vie » vient de latin « Vita » qui désigne existence. Dire qu’une chose existe, c’est poser son existence et définir son essence. Le concept d’existence est intimement lié à celui d’essence pour désigner l’idée de la nature humaine. L’essence est la nature d’une chose qui la constitue par opposition à l’accident. C’est la réalité humaine dans son ensemble telle que la vie morale, la vie religieuse et la vie politique. Au sens philosophique du terme, la vie se définit comme une « entité supposée animer l’ensemble des organismes vivants »[1]. Autrement dit, c’est une réalité insaisissable qui anime tous les êtres vivants. Mais il faut reconnaître que le concept de vie ne fait pas l’unanimité chez les philosophes.

            Si Henri Bergson définit la vie comme un « flux vital ou un élan » qui a surgi un moment donné dans l’univers, Dilthey en fait un point d’ancrage de l’homme. Bien plus que cela, la vie est le point de départ capable de fonder l’objectivité de la connaissance chez Dilthey. Tout doit partir de la vie et tout doit revenir à elle. La vie nous est donnée à comprendre. Et nous comprenons la vie à partir d’elle-même et d’une certaine objectivité. Cela veut dire qu’il y a une manière propre de comprendre la vie tout comme les sciences de la vie ont une manière de se constituer. Quant à Schopenhauer, il admet que la vie n’est rien d’autre qu’une absurdité, puisqu’elle n’a pas d’autre raison d’être que de vouloir vivre à tout prix. Nietzsche qualifiera cette vision de la vie comme étant une conception négative de la vie. La vie, selon Nietzsche, est synonyme d’une « volonté de puissance ». La volonté de puissance chez lui désigne une quantité des forces qui se dirige vers un élément de puissance. Elle est une structure pluraliste et intentionnelle des hommes. Cependant, s’il y a de multiples sens de la vie, comment pouvons-nous comprendre la réalité humaine dont chacun de nous fait l’expérience dans le quotidien ?

 

2.      La vie est une réalité humaine dans le monde

La question du sens de la vie est une réalité incontournable. Elle se pose de manière aiguë à tout homme qui se trouve devant des situations limites. Tout dépend bien sûr de la manière dont il aborde la question. Quand nous posons la question du sens de la vie, nous nous demandons souvent ce qu’elle signifie pour nous-même. Mais l’essentiel est d’avoir accompli certaines choses qui ont du sens pour nous. Il arrive parfois que certaines personnes, surtout les plus âgées, se demandent si leurs activités ont conduit à une ascension de leur vie ou une déchéance. Nous pouvons dire que c’est la partie « bilan » du sens de la vie. Donner un sens à notre vie n’est pas seulement déterminer ce qu’il y a derrière nous, mais aussi devant nous. Il s’agit de se donner des raisons de vivre. On comprend alors Karl Jasper qui dit : « Philosopher c’est prendre la décision de faire jaillir à nouveau en soi la source vive, de retrouver le chemin de son for intérieur, de s’aider soi-même par une action intime de toute la mesure de ses forces »[2]. Certes, l’être humain vit d’espoir ; il prétend dominer le monde et il est même difficile pour lui d’accepter la mort comme une fin, un anéantissement.

            En outre, vivre est une manière d’être fondée sur des raisons d’être qui imprègnent nos actions. Cela fait signe à la philosophie comme une manière d’être. Les philosophes de l’antiquité se distinguaient des autres hommes par leur manière de vivre. C’est la figure de Socrate qui a marqué le début d’une vie philosophique comme une manière de vivre. Il a marqué un tournant décisif dans l’importance de la philosophie. C’est ce qu’affirme John Cooper « Je défendrai la thèse selon laquelle, pour Socrate, vivre une manière philosophique signifie en considérant que la raison est notre faculté la plus haute et la plus essentielle. Vivre une vie philosophique, c’est donc vivre conformément à la raison définie dans toutes nos actions »[3]. L’apologie de Socrate, de Platon nous éclaire sur la manière dont ce philosophe avait consacré sa vie publique à enseigner et à vivre selon ses propres enseignements. Ces entretiens portaient essentiellement sur la vie humaine, sur la manière de vivre et d’agir plus correctement possible. Parmi ses auditeurs se trouvaient de jeunes gens et des hommes mûrs. Au fond, la vie de Socrate a consisté en un effort permanent de donner un sens à la vie, à sa vie, toute vie étant orientée vers une fin. On peut conclure que la figure de Socrate fut un exemple dans l’histoire de la philosophie donnant un sens à la vie en société. Ce dernier nous fait découvrir que toute vie est orientée vers un but.

 

3.      Toute vie humaine est une finalité visée

            Toute vie est ordonnée à quelque chose qui se présente comme une finalité. Cette chose pourrait s’identifier à une finalité qui serait le point de départ de toute vie humaine. Le sens de la vie réside dans les significations que nous lui accordons. Savoir donner une signification à notre vie implique nécessairement des objectifs bien définis. En effet, la finalité réside dans le fait de définir un chemin pour notre existence. La vie de la société actuelle laisse voir que les hommes souhaiteraient avoir une vie de bonheur et de paix. Les hommes se fixent des objectifs qui orientent leur vie. Il y a comme un vide qui subsiste en eux et qui les pousse à agir grâce à l’émergence d’une aspiration. C’est ce vide que tout le monde cherche à combler par le désir et par des bonnes actions. Selon Moritz Schlick : « Nous ne trouverons jamais dans l’existence un sens ultime, si nous ne la considérons que sous l’angle du but »[4]. Avec Schlick, nous pouvons dire que celui qui prétend avoir un sens ultime de sa vie construit en même temps son avenir dans le rêve sans le savoir. Le succès est un effet naturel pour nous si nous faisons ce que nous aimons.

La finalité se justifie dans l’activité constructive d’une vie quotidienne. Tout individu possède des talents qu’il peut mettre en pratique pour réussir sa vie. Le talent n’est pas quelque chose d’inné, mais une force que l’on cultive avec le temps. Il est nécessaire pour chaque homme de définir les objectifs qui le feront avancer dans la bonne direction. Dans la jeunesse, nous devons rechercher des activités qui comportent en elles-mêmes des buts et des valeurs propres à nous. Toute vie humaine se construit dès la jeunesse par une large activité quotidienne de l’homme. C’est pourquoi l’éducation est nécessaire pour tout jeune afin qu’il devienne responsable de lui-même. Toutes les valeurs de l’existence peuvent être mises en relation avec la jeunesse.

 

Conclusion

Au terme de ce parcours, nous retenons qu’en philosophie, la vie se définit diversement selon les auteurs. En ce qui nous concerne, il s’est agi d’analyser ce concept sous l’angle de la réalité humaine. En tout cas, enquêter sur le sens de la vie, réfléchir sur la vie constitue ensemble une nécessité. Mais quelle peut être la signification spirituelle de la vie, surtout en ce temps de Noël où Dieu, maitre de la vie est entré dans l’Histoire de la vie humaine ? Cela dénote de l’aspect divin de la vie de l’homme qui en constitue sa destinée. Pour y parvenir, il appartient à chacun d’orienter sa vie suivant des principes moralement justes. La mort n’est donc pas la finalité de la vie, elle n’est qu’un passage vers l’éternité.



[1]-Elisabeth Clément, Chantal Demonque, Laurence Hansen-Love, Pierre Kahn, La philosophie de A à Z, Hatier, Paris, Avril 2000, P.465.

[2] -Karl Jaspers, Introduction à la philosophie.

[3] -John Cooper, https://journals.openedition.org/10.4000/etudesplatoniciennes.918, 2007, mis en ligne le 01 septembre 2016, consulté le 06 novembre 2020, Cf. P.3, Trad. de Oliver Renaut

[4] -Moritz Schlick, Les idéaux de la philosophie, Trad. Dominique Janicaud, P.21